Vous a-t-on déjà raconté l’histoire derrière notre nom ?
Pourquoi Insight s’appelait ainsi ?
En psychologie, un insight est la découverte soudaine de la solution à un problème sans passer par une série d’essais-erreurs progressifs. Une sorte d’éclair de génie en somme.
Aujourd’hui, les scientifiques ne croient plus à l’existence de ces éclaires de génies. Des idées soudaines, qualifiées habituellement d’ “effet eurêka” se produisent bel et bien mais cet effet ne constitue qu’une petite étape d’un processus plus large.
Derrière l’émergence soudaine de ces idées se trouve un processus cognitif permettant de résoudre des problèmes complexes. En règle générale, la créativité est sollicitée par un un problème à résoudre ou une mission à accomplir. Ces problèmes ou ces missions déclenchent alors un processus créatif que le scientifique Rainer Holm-Hadulla distingue en cinq étapes : La préparation, l’incubation, l’illumination, la réalisation et la vérification.
La préparation est le secret de la réussite
En agence, la phase de préparation démarre généralement dès que la mission ou la commande est reçue. Dès la réception des premières informations, des idées émergent, le plus souvent de façon inconsciente.
Il est important de freiner son élan à ce niveau et prendre le temps de collecter du savoir et des informations pour appréhender de la manière la plus juste le sujet. Car une perception incomplète de la mission à accomplir peut non seulement bloquer la créativité mais aussi induire des coûts en terme de temps, d’argent et d’énergie psychique et nerveuse dépensée inutilement.
Cette étape nécessite donc de la patience, ce qui est d’autant plus ardu que la pression du planning est souvent forte. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, une mauvaise préparation se paie. Les réponses créatives inadaptées obligent à de nouvelles investigations, coûteuses en temps et en énergie, génèrent du retard et forcent souvent à bâcler l’exécution du projet par la suite.
Lâcher prise et laisser faire
Une fois la phase de préparation terminée, il est important de « laisser travailler ». Autrement dit, soumettre le problème à un traitement inconscient. En évitant de se précipiter sur des solutions concrètes, on laisse alors le problème cheminer dans son esprit par lui-même.
C’est la raison pour laquelle de nombreuses idées pertinentes nous viennent à l’esprit lorsque nous lui fichons la paix, par exemple sous la douche. Le défi consiste donc à savoir lâcher prise.
Le travail, le stress, la pression sociale (« tranquilles, tu fais rien en fait toi ? ») rendent la tâche compliquée. Sans compter sa propre capacité à savoir déconnecter et se mettre dans la bonne disposition mentale.
David Lynch déclarait ainsi dans une interview qu’il lui arrive souvent de passer une heure dans un fauteuil à ne rien faire : peu à peu des histoires et des images lui viennent, qu’il lui suffit ensuite de récolter et de laisser se dérouler.
Pendant cette phase, il est donc essentiel de laisser libre cours à son imagination, au calme (#OKLM), voire au sommeil. Il faut se fier au fait que les idées viendront : il ne nous est simplement pas possible de les y forcer.
Eurêka !
L’illumination ne souvient que rarement sous forme d’inspiration soudaine. Dans la plupart des cas, le processus est à peine perceptible car il se déroule sur une petite échelle. Souvent, c’est la combinaison de petites erreurs et de petites découvertes dans laquelle nous identifions progressivement une solution. Déso les mecs, c’est pas très vendeur mais c’est la vérité.
C’est à nouveau un processus par essais-erreurs mais à un moment, l’idée devient concrète et tangible. S’il faut donc laisser faire pour faire émerger des pistes, il est également important de faire pour que la solution se dessine.
C’est contradictoire ? Oui.
Mais qui à dit que l’esprit ne l’était pas 🙂 C’est là toute la complexité de la créativité.
Persévérer et mettre en oeuvre
Il est plus facile d’avoir une idée que de la mettre en oeuvre. La réalisation constitue en effet l’étape la plus critique, voire le plus grand défi de la créativité ! Certaines idées semblent si géniales… dans notre tête. Dès lors, il est important de considérer la frustration comme une composante fondamentale du processus créatif. Elle doit presque être envisagée comme un moteur pour pousser la recherche plus loin et tirer les conclusions qui s’imposent sans pour autant abandonner une idée.
Savoir rejeter est indispensable. Une mauvaise proposition ne justifie pas la déception, elle n’est qu’une mauvaise proposition. Vous êtes tombé ? Vous avez fait l’expérience de la créativité au quotidien.
Accepter les critiques
Des idées nouvelles sont parfois difficile à imposer. Imposer une bonne idée est un processus social et non créatif. La montre avait déjà été inventée dans la Chine du XIIIe siècle mais comme personne n’en avait perçu le potentiel à l’époque, l’innovation était tombée dans l’oubli. Il a fallu attendre deux siècles pour que des missionnaires occidentaux importent cette “nouvelle” invention de Chine. Imposer une idée nécessite donc toujours du temps, du courage et aussi un peu de soutien.
Il est également très important d’être disposé et ouvert à la critique.
Un jugement critique peut nuire mais une critique bien intentionnée donne des indications sur les points à améliorer. Lorsqu’à cette étape, on arrive à distinguer le factuel du personnel (le fameux « j’aime / j’aime pas »), toute nouvelle évaluation contribue à améliorer l’idée initiale et/ou sa réalisation.
Il est donc probable que cette phase finale ramène à l’une des quatre premières…!
Je termine avec cette vidéo criante de vérité qui répond parfaitement au titre de ce billet : La créativité demande du temps. Respectez-le si vous souhaitez faire émerger de vraies bonnes idées.
——
Gifs by James Curran